On le trouve dans presque toutes les cuisines : le papier aluminium.
Pratique, léger, malléable, il sert à emballer, cuire, conserver… Pourtant, derrière cette apparente simplicité se cache un matériau qui mérite d’être utilisé avec précaution.
En effet l’aluminium est un métal léger, très présent dans notre environnement. Mais lorsqu’il entre en contact avec nos aliments, il peut migrer vers ceux-ci, surtout s’ils sont acides (citron, tomate, vinaigre, chocolat, …), salés ou cuits à haute température.
Selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), cette migration peut contribuer à l’accumulation d’aluminium dans l’organisme, avec des effets potentiellement toxiques pour le système nerveux central et le tissu osseux.
« L’aluminium s’accumule principalement dans le cerveau et les os, où il peut altérer certaines fonctions biologiques », indique l’Anses.
De plus, les personnes les plus exposées (travailleurs de l’industrie de l’aluminium ou patients sous dialyse) présentent parfois des troubles neurologiques, osseux et cognitifs liés à cette accumulation.
Chez le grand public, l’exposition reste bien plus faible ; cependant les experts soulignent que l’aluminium n’a aucune fonction biologique utile. En clair : notre corps n’en a pas besoin, et mieux vaut en limiter l’ingestion autant que possible.
Les principaux risques identifiés
D’après les études citées par Passeport Santé et Pourquoi Docteur, une exposition chronique à l’aluminium pourrait :
- S’accumuler dans le cerveau, augmentant le risque de troubles cognitifs ou de perte de mémoire à long terme
- Fragiliser le squelette, en interférant avec le métabolisme du calcium et du phosphore
- Perturber le système immunitaire, notamment chez les personnes sensibles
- Favoriser la fatigue chronique et certains désordres métaboliques
Le papier aluminium n’est d’ailleurs pas la seule source : on en retrouve aussi dans certains additifs alimentaires, ustensiles de cuisine, canettes, capsules de café, tablettes de chocolat. Ainsi, l’ensemble de ces petites expositions répétées peut conduire à une accumulation insidieuse.
Quand l’aluminium devient vraiment problématique
Le risque augmente dans certaines conditions :
- Cuisson au four ou au barbecue d’aliments emballés dans du papier alu ;
- Contact prolongé au réfrigérateur avec des plats acides ou salés (tomates, charcuterie, citron, fromages, etc.) ;
- Réutilisation de feuilles d’aluminium déjà froissées ou endommagées ;
- Contenants en aluminium.
Ces usages favorisent la migration de particules d’aluminium vers la nourriture, pouvant faire grimper la dose ingérée bien au-delà du seuil recommandé.
Bon à savoir : Le papier aluminium n’est pas hermétique
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le papier aluminium ne constitue pas une barrière parfaite contre l’air et l’humidité.
Il peut laisser passer de petites quantités d’oxygène et favoriser, dans certaines conditions (chaleur, humidité), la prolifération de micro-organismes si les aliments sont mal conservés.
Quelles alternatives plus saines ?
Heureusement, il existe des solutions simples et efficaces pour limiter les risques, sans renoncer à la praticité :
1 – Pour la cuisson
- Utilisez des plats en verre, en inox, en céramique ou du papier cuisson.
- Évitez la cuisson directe dans du papier aluminium, surtout pour les poissons, légumes marinés ou plats acides.
2 – Pour la conservation
- Préférez les boîtes hermétiques en verre ou en plastique sans BPA.
3 – Pour les boissons et aliments emballés
- Limitez les canettes, capsules de café et barquettes aluminium.
- Choisissez des produits avec emballages en verre ou recyclables.
En résumé :
Le contact direct et prolongé de l’aluminium avec les aliments n’est pas anodin. Les experts, dont l’Anses, rappellent que son accumulation dans l’organisme peut avoir des effets délétères à long terme, notamment sur le cerveau et les os.
Il convient donc d’adopter des gestes de prudence éclairée : éviter la cuisson dans le papier aluminium, ne pas emballer les aliments acides et privilégier des contenants plus sûrs.
C’est une façon douce et responsable de prendre soin de sa santé, tout en réduisant son impact environnemental